Visite de courtoisie [Pv : Satsu]

Le soleil était déjà levé sur la paisible Mérise, est ses habitants s'affairaient à leurs occupations habituelles. Dans l'arène électrique, c'était le calme plat. Kimiko et quelques uns de ses acolytes étaient tous autour d'une table basse, chacun tenant une fine tasse de thé.
Contrairement à ses compères exubérants, la championne de Mérise n'exploitait pas le côté incontrôlable de l'électricité, mais plutôt son aspect gracieux et puissant à la fois, aussi, avant chaque entraînement, elle incitait ses "disciples" - des dresseurs venus s'entraîner dans son arène - à se relaxer. Les combats n'étaient pas uniquement un enchaînement de mouvements dédiés à la force brute, et seul celui sachant allier force, ruse et délicatesse pouvait vaincre. C'était du moins ainsi que pensait la capricieuse jeune fille.

Ils sirotèrent ainsi le breuvage aux vertus apaisantes avant de se relever un à un pour prendre place dans la salle d'entraînement. Tous en couple pour des combats plus ou moins intense. La petite blonde supervisait le tout, et intervenait de temps à autre. Elle avait appelé à ses côtés son fidèle Magnézone, qui ne l'avait jamais quitté depuis le début de son voyage. S'il y avait bien quelqu'un capable de la comprendre, c'était bien lui. De temps en temps, elle posait sa main sur la surface métallique de son compagnon de route, et le tapotait. Celui ci lui répondait par quelques grésillements qu'elle seule savait interpréter. Une belle preuve de complicité, c'était sans doute l'un des seuls côtés de sa personne qu'elle montrait sans fioriture, l'amour qu'elle portait à son Magnézone était sincère et visible, alors que les sourire qu'elle pouvait offrir aux autres dresseurs n'étaient que simple façade. S'en rendaient-ils compte? Peut être, mais personne ne lui avait jamais rien dit.
Elle reprit plusieurs des dresseurs présents sur leur manière d'attaquer sans analyser leur adversaire, puis, vint la pause déjeuner, alors que le soleil était à son zénith.
La jeune fille salua l'assemblée qui se dispersait, puis, sortit de l'arène, un peu en rentré de la ville. Un chemin sinueux, bordé de quelques fleurs des champs, reliait les deux endroits. C'était un parcours agréable, aussi, Kimiko s'y engagea sans avoir à se plaindre intérieurement. Mérise était une ville agréable, les gens aussi, et Kimiko n'y faisait pas exception, alors, elle saluait tous les gens qu'elle croisait avec un grand sourire.
Derrière elle, Taka, son Magnézone, flottait et tentait lui aussi de rendre les saluts. Seul des grésillements étaient émis, mais la population en avait prit l'habitude. Tout était paisible, jusqu'à un événement perturbateur.
Un bruissement d'ailes juste au dessus d'eux fit lever la tête à la plupart des habitants.
Le pokemon atterrit en plein milieu de la place sans plus de cérémonie, et de celui-ci descendit une jeune fille. Fine et élancée, féminine, à la longue chevelure rosée. Kimiko, si elle ne l'avait jamais vu auparavant, sût tout de suite à qui elle avait à faire, aussi, afficha un sourire conciliant, elle se rapprocha de la jeune femme, et la salua.

- Bienvenue à Mérise, commença t-elle. Que nous vaut le plaisir de recevoir la championne Satsuki Momoï dans notre ville?

Son sourire ne s'effaça pas un seul instant. Kimiko n'avait jamais accordé un tant soit peu d'importance aux autres champions, mais ça ne l'empêchait pas d'être curieuse, et de vouloir savoir comment était réellement cette Satsuki dont on lui avait dit tant de bien.

C'était un matin semblable à tous les autres, un de ceux où la routine vous prend aux tripes et vous coupe toute forme d'appétit. C'était donc sous l'emprise d'une humeur égale à celle des jours de pluie que Satsuki ouvrit finalement les yeux. L'air chaud et humide de sa chambre emplit ses poumons une brève seconde, avant qu'elle ne ferme les yeux à nouveau. Elle n'eut même pas besoin de jeter un oeil à son réveil pour savoir qu'il était tôt, trop tôt. Elle le sentait. Pas au sens mystique du terme, loin de là, mais la simple odeur de l'atmosphère suffisait à la ravir d'informations. Car, oui, pour elle, chaque jour avait son odeur. Chaque bouffée d'air bousculait ses neurones de son parfum inodore, et la comblait d'un sentiment de plénitude.
Alors, quand elle finit par se convaincre de bouger ses miches moelleuses de son confortable lit, elle eut le pressentiment que s'annonçait une journée monotone.
Quand elle fut finalement habillée, elle s'empressa de récupérer ses pokéballs, et appela un à un chacun de ses pokémons. Ils finirent par pousser ensemble un bruissement-gémissement-grognement qui signifiait une sorte de "bonjour" tout à fait honorable. Devant ce concerto de brouhaha, Satsuki ne put se retenir un sourire. Elle devrait bientôt penser à déménager pour un palace un peu plus grand. Hōkō à lui seul prenait une bonne partie du salon, mais Yōkai et Orochi devaient se serrer un peu pour laisser un peu de place à Baku et à Raijū. Oni, quand à lui, venait souvent se nicher dans ses jambes, en roucoulant avec malice.

Ce jour-là, elle avait choisi de déléguer les charges de l'arène à son second, Okto, pour fuir cette routine qu'elle haïssait tant. Elle avait toujours vécu, depuis la mort accidentelle de ses parents et de sa soeur jumelle, au présent. Elle n'aimait pas se projeter dans un avenir qui la forcerait à prédire une certaine monotonie. Non pas qu'elle était anxieuse à l'idée d'une erreur de parcours, d'un avenir incertain, non. Elle détestait ça. Plus jamais il n'y aurait de "comme à chaque fois", ou de "comme d'habitude". Non, c'était fini toutes ces absurdités qui avaient déjà coûté la vie à tant d'êtres chers.

A peine eut-elle mit le nez dehors qu'elle fut submergée par la beauté du jour. Le soleil, à peine levé, baignait de lumière sa petite ville malgré l'épais tapis de feuilles des arbres. Le vert éclatant de la nature sous cette matinée gracieuse emplit son coeur d'un courage muet, qui la poussa à se mettre à marcher, les yeux perdus dans l'admiration du décor boisé. Elle était tombée amoureuse de cette petite ville qu'était Icéa il y avait bien longtemps, mais elle s'étonnait encore de sa splendeur plus resplendissante chaque jour.

Après avoir marché quelques minutes, elle atteignit le centre de la ville, où trônait, ici et là, quelques mémoriaux incroyablement sculptés. Elle n'eut même pas besoin de chercher celui qui martyrisait son coeur de tristesse, et ses pas l'y conduisirent seuls. Son sourire s'effaça bien vite, quand, enfin, elle aperçu, au creux d'un rayon lumineux, les noms qu'elle cherchait. Kioko Momoï, sa mère. Masato Momoï, son père. Et surtout, Ayume Momoï, sa soeur jumelle. Tous lui manquaient inlassablement.

Dans un geste rassurant, elle ressera sa main sur une de ses pokeballs. Après ce funeste accident, Aomine lui avait "déclaré" sa flamme. Bon, il l'avait embrassé, mais c'était quand même si doux ... Et par la suite, ils ne s'étaient plus lâchés. Enfin si ... Désormais, son petit copain avait rejoind l'arène des ténèbres, et elle, elle avait décidé de retourner dans leur petite ville natale. En fait, elle n'avait aucun souvenir d'être venue ici. Pourtant, sa mère lui avait toujours dit que c'était dans ce lieu si accueillant qu'elle avait passé la première année de sa vie.
Finalement, elle chassa ces dernières idées de sa tête, et se dirigea vers le magasin pokémon de la ville. Elle y entra prestement, demanda quelques potions, quelques baies, et aussi quelques doses énergétiques en cas d'urgence, et ressortit après avoir récupérer la monnaie. Aujourd'hui, ils allaient s'entraîner tous ensemble, dans la joie et la bonne humeur. Ils allaient devoir améliorer leur endurance en vol. Ainsi, après avoir libérer ses pokéballs, elle grimpa sur Yōkai, qui l'accueilla d'un cri joyeux, et donna ses conseils. Ils allaient devoir faire le tour de l'archipel le plus de fois possible sans jamais se poser. Evidemment, ce n'était pas une course de vitesse, et elle jeta un regard à son drattak qui semblait un peu triste. Satsuki savait parfaitement que, de par son imposante carrure, il n'était pas bon en endurance. Elle lui fit un grand sourire, et déclara à haute voix que ce n'était qu'un exercice pour travailler son endurance, et qu'il ne fallait jamais baisser les bras !
Après un petit sourire, elle tapota l'encolure de son pokémon ancien, qui bondit plus qu'il ne s'envola vraiment. En moins qu'une seconde, elle fut submergé par une vive excitation que lui procurait le vol. L'adrénaline de la victoire sur la nature. Elle poussa un hurlement de gamine, avant de chercher des yeux chacun de ses pokémons. Ils suivaient tous. Parfait. Ils pouvaient commencer.

Trois heures et demi plus tard, alors que beaucoup commencaient à ressentir d'intenses signes de fatigue, Satsuki tapota l'épaule de son ptera qui piqua vers le sol la seconde suivante. Elle analysa rapidement la situation. Mérise. Sur l'île Nolia. Un petit coin parfait pour faire une pause et aller manger quelque chose. Finalement, Yōkai se posa en douceur sur le sol, et elle put mettre pied à terre. L'expérience qu'elle avait acquise au fil des années avaient rendu sa position plus adapté au vol, tant et si bien qu'elle n'eut que très légèrement mal aux fesses. Elle flatta joyeusement l'encolure de son sage pokémon, quand soudain, derrière elle, elle entendit une voix, qu'elle reconnu immédiatement. Non pas qu'elle l'avait déjà entendu, loin de là. Non, ses sonorités laissaient supposer quelque chose de mystique, de supérieur. Et Satsuki devait avouer qu'elle n'appréciait pas particulièrement cela.

Elle se retourna prestement pour faire face à la jeune femme qui se dressait devant elle.

- Mademoiselle la championne de Mérise, quelle bonne suprise ! Je suis tout bonnement enchantée de vous rencontrer.

Elle s'approcha, et, sans attendre qu'elle lui la tende, attrapa sa main pour la serrer chaleureusement. Ce fut à ce moment qu’atterrirent tout le reste de l'équipe, et Satsuki se retourna pour les féliciter :

- Bien joué les p'tits gars, vous m'avez impressionné ! Vous aller devenir des dieux, si vous continuer de progresser à cette vitesse !

Finalement, elle se reretourna vers la femme, et lui fit un grand sourire.

- Nous passons par hasard, nous sommes assez fatigués par tant d'entrainement ! J'espère que nous ne vous dérangerons pas très longtemps !