[CAUCHEMAR] Piégé dans un rêve infernal.

Ca avait été une journée épuisante pour Lou. Il avait travaillé toute la semaine avant de reprendre son voyage vers l'île de Saule. C'est qu'il avait besoin d'argent le bougre, surtout que son équipe s'était agrandi, et autant Capucine pouvait se nourrir de tout, et Néon jeûner, autant les deux nouvelles recrues devaient manger sainement. Et puis, lui même avait besoin de se nourrir convenablement, ou même de dédaigner les autres dresseurs du Centre pokemon pour louer une chambre d'hotel.
Il était comme ça Lou, il avait beau avoir voulu changer de vie, il avait tout de même des gouts de luxe, et il ne pouvait pas les ignorer longtemps, alors, il fallait qu'il trime, c'était aussi simple que ça.
Par contre, l'envers de la médaille, c'est qu'il devait économiser bien souvent pour pouvoir garder un certain rythme de vie, ainsi, s'il était obliger de prendre les Ferrys, il évitait soigneusement les trains, malgré leur prix loin d'être exorbitant. Ainsi, alors qu'il devait se rendre à Icéa, à pieds, il leva les yeux au ciel, pensif. Aujourd'hui, c'était la fête des morts, il n'avait jamais été mal à l'aise. Son clan l'avait même toujours encourager à utiliser ce prétexte pour effrayer ses camarades de classe. Aujourd'hui, ce raisonnement lui semblait puérile, mais alors qu'il était seul, sur un sentier désert, il frissonnait. Les légendes pokemons prenaient pour la plupart racines dans une histoire réelle. On lui avait souvent raconté que des Grodrive enlevaient des enfants à cette période de l'année... Ou encore, des Funécire qui aspiraient toutes l'énergie vitale de leurs victimes ou encore... Non !
Le rouquin secoua la tête, il n'était plus un enfant pour croire ce genres de choses, il n'avait pas à avoir peur ! Désormais, il était un adulte responsable, et puis, il avait ses pokemons avec lui, il n'avait rien à craindre des spectres.
Du moins, c'est ce qu'il se dit juste avant d'entendre un craquement derrière lui. Surpris, il se retourna. Rien... Il ne voyait absolument rien. Son imagination en profita pour lui jouer un mauvais tour, et il crut un instant que les morts voulaient le punir pour avoir douter de leur existence. Une goutte de sueur coula sur sa tempe jusqu'à ce que... AH !
Il sursauta, et un Nidoran mâle sortit d'un buisson le regarda, visiblement choqué. Cette honte... Penaud, l'ancien délinquant foudroya du regard le type poison avant de se retourner et de continuer son chemin, ah ! On ne l'y prendrait plus à se faire avoir comme ça. Lui, effrayé par un simple Nidoran... Il n'y croyait pas. Et puis d'abord, il n'avait pas eu peur, il avait été surpris, et c'était sensiblement différent !
Il continua donc son chemin, ruminant ses noires pensées, jusqu'à ce que la nuit tombe. Il n'était pas arrivé en ville, et il était fatigué. Désormais, il était rôdé pour dormir à la belle étoile, alors, sans plus de fioritures, et sans accorder le moindre crédit, il décida de planter sa tente un peu à l'écart du sentier pour plus de tranquillité.
Le repas avalé, le sac de couchage enfilé et les yeux fermés, Lou voulut se laisser glisser dans les bras de Cresselia...

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il ne savait pas où il était. C'était un sentier semblable à celui où il s'était endormi, pourtant, ses affaires n'étaient pas là. Il faisait froid et brumeux, la pleine lune brillait au dessus de lui sans qu'aucun nuage ne puisse la détrôner. Tout semblait se passer au ralenti autour de lui, alors que le silence pesant devenait presque assourdissant. Pourtant, à ce moment précis, il se sentait encore en confiance, ce n'est que lorsqu'il posa une main à sa ceinture qu'il se crispa entièrement alors qu'une sueur froide remonta le long de sa colonne vertébrale. Ses pokéballs... Elles n'étaient plus là. Capucine, Miel, Néon et Bonnie, ils n'étaient pas là. Seules ses pokéballs vierges étaient encore présentes. Ses yeux s'écarquillèrent et il déglutit avec difficulté. Même quand il dormait, il ne se séparait jamais de son équipe... Compulsivement, il fouilla dans ses poches et tâta même son pantalon. Rien à faire, il était seul, désespérément seul...
Fronça les sourcils, il secoua la tête. Tout semblait se distordre autour de lui, rendant le paysage menaçant. Il ne devait pas se laisser avoir, alors, il entreprit de se calmer et de prendre une grande inspiration. Il devait établir où il était, et surtout, retrouver ses compagnons ! Ainsi, valeureux, il prit la route, cherchant un quelconque point de repère qui lui permettrait de retrouver son chemin.
Autour de lui, quelques arbres pointaient le bout de leur nez, sombre, crochue et dépourvus de feuilles. A faire froid dans le dos, mais il en fallait plus pour décourager un ancien délinquant. Lou, plus résolut que jamais, marchait la tête haute, prouvant à il ne savait qui que non, il ne se laisserait pas allé à la panique !
Ainsi, au bout de quelques minutes, ou heures de marche, et alors que le paysage changeait sans vraiment se renouveler, il entendit des pleurs. Curieux, surpris, il chercha l'origine des sanglots, et la trouva à l'intérieur d'une cabane délabrée. Il frissonna alors malgré lui, alors que la plainte s'intensifiait peu à peu. Déglutissant et prenant son courage à deux mains, il poussa la porte qui grinça sous la pression, pour faire face à une seule et unique pièce poussiéreuse.
Il fit un pas, puis deux, et avant qu'il n'eut le temps de réagir, une ombre se jeta sur lui ! Le rouquin se débattit un instant, mais sous le choc, il tomba en arrière, et alors qu'il pensait ricocher contre le sol, il ne heurta rien, absolument rien. La silhouette qui l'avait assaillit un peu plus tôt se trouvait désormais au dessus de lui, alors qu'ils flottaient tous deux dans un étrange vide étoilé.
Littéralement sans voix, Louka tenta d'articuler quelques mots, mais sa gorge se refusa à le laisser parler, et il ne put qu'assister à la plus étrange des transformations. De la même manière qu'une évolution, l'ombre s'illumina soudainement, changeant peu à peu de forme jusqu'à laisser apparaître une silhouette frêle et féminine. Bientôt, une jeune femme aux cheveux bleus apparut face à un Loula incrédule. Vêtue comme un ange, un épi de blé dans la chevelure, et entourée d'un halo de lumière, son regard se fit implorant.

« Louka Bardh, notre monde est en grand danger, seul toi est capable de nous sauver... Un spectre terrorise notre peuple »

La jeune femme se laissa aller sur le côté, suivie par sa lumière, pour laisser entrevoir derrière elle une brèche dans le vide, par là, il était possible de voir des pokemons effrayés, et une ombre bien plus menaçante que celle qui avait sauté sur Lou.

« J'ai réussi à t'attirer ici pour te protéger et t'expliquer la situation, mais je t'en prie, sauve nous... Il faut enfermer le monstre dans une sphère rouge et blanche. »

Soudain, tout autour d'eux s'ébranla. La brèche qui se trouvait derrière la mystérieuse jeune fille s'agrandit, faisant craqueler les murs de cet espace sans temps. L'inconnue sembla paniquer, et alors que Lou qui se sentait serein quelques secondes commençait réellement à s'inquiéter, elle lui posa une main sur l'épaule.

« Je te renvois là-bas, je n'ai pas le temps de plus t'expliquer. S'il te plait, sauve notre monde, détruit la source du mal, je ferais tout pour t'aid-Aaargh ! »

Le cri qu'elle poussa déforma sa voix, et avec horreur, Louka la vie se déformer. Une évolution régressive... Elle reprenait la forme de l'ombre qui l'avait attaqué quelques minutes plus tôt ! Toujours muet, il aurait voulut crier au monde de se calmer, mais il ne put rien faire, et impuissant, il se fit capturer par un éclair de lumière blanche.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il ne savait pas où il était. C'était un sentier semblable à celui où il s'était endormi, pourtant, ses affaires n'étaient pas là. Il faisait froid et brumeux, la pleine lune brillait au dessus de lui sans qu'aucun nuage ne puisse la détrôner. Tout semblait se passer au ralenti autour de lui, alors que le silence pesant devenait presque assourdissant.
C'est alors que tout lui revint en mémoire, les pleurs, l'ombre, la jeune fille et sa mission. A nouveau, il tâta sa ceinture, ses poches et son pantalon, mais rien n'y faisait, il était toujours seul, ses pokemons n'étaient pas réapparus. Qu'à cela ne tienne, avant toute chose, il devait analyser la situation.
Il ferma les yeux pour se concentrer et appuya un doigt contre son front, comme pour stimuler ses chakras. Une jeune fille illuminée lui demandait de capturer un monstre qui terrorise son monde, avec une pokéball, mais sans pokemon à ses côtés. Etait-ce absurde ? Certainement, mais pourtant, il ne se sentait absolument ni le cœur, ni la raison de l'abandonner. Et puis, il avait entendu son cri, et il avait vu sa transformation, il ne pouvait pas la laisser là sans rien faire. Non, décidément, il devait réagir. Soupirant, puis prenant une grande inspiration, il reprit la route.
A nouveau, il dériva entre le paysage familier mais étranger à ses sens, d'arbres dénudés et crochus. Le froid et la brume étaient persistants, comme de vulgaires clichés de films d'horreur, pourtant, Lou ne se laissa pas démonter. Il l'avait dit ! Il ne se laisserait pas impressionner pour si peu. C'est alors qu'il entendit à nouveau les pleurs. Les mêmes que la dernière fois. Interloqué, il fronça les sourcils et retrouva la cabane délabrée. Comme pour la dernière fois, il ouvrit la porte, et comme pour la dernière fois, il n'y vit rien d'autre que de la poussière. Il fit un pas en avant, et alors qu'il avançait le deuxième, un nœud le prit à la gorge. Sans qu'il puisse y réfléchir, il se jeta en arrière, et bien lui en prit, car lorsqu'il se retourna, l'ombre était là. Imposante, menaçante, elle siffla telle un Persian enragé, et le rouquin, malgré toute la bravoure dont il était capable, ne se sentit pas l'âme de rester là plus longtemps.
Son ennemi bondit, et lui prit ses jambes à son cou. Etrangement, la silhouette n'était pas aussi rapide qu'il aurait crut, et heureusement pour lui, il parvint à la semer assez facilement. Pour autant, il ne se stoppa pas, préférant s'éloigner au maximum du danger. Au maximum... Y croyait-il vraiment ? Tout autour de lui était dangereux maintenant qu'il y pensait. Dès que cette pensée lui traversa l'esprit, il se stoppa net. En sueur, essoufflé, il prit appui sur ses genoux pour reprendre son souffle. Stop, il devait arrêter de paniquer, reprendre ses esprits et ne pas se laisser aller. Il inspira, puis expira profondément, et ce, à plusieurs reprises. Ca y est, il allait mieux, il allait pouvoir reprendre sa quête, bien que désarmé et sans défense. Il soupira, ça aurait put être pire, il aurait put être nu...
Il reprit alors sa route, se promettant de ne plus jamais fuir de manière aussi pathétique, il ne voulait pas avoir honte de lui. C'est alors qu'un écho lui parvint. Des plaintes, mais contrairement à la dernière fois, il ne s'agissait non pas de pleurs, mais de gémissements de douleurs, et la voix qui lui parvenait lui était... Familière.
Curieux, il se rapprocha de l'origine du son, et lorsqu'il la découvrit, son sang ne fit qu'un tour dans ses veines. Le spectacle qui s'offrait à lui était l'un des pires auxquels il aurait put assister. En face de lui, Capucine entourée par une horde de Morphéo. C'était un Morphéo qui avait déjà rejeté l'amitié de la Miamiasme, il s'en rappelait, et il avait du le faire fuir à coup de sac. Furieux, et même sans sac, il s'élança. Il aurait voulut hurler « LAISSEZ LA ! » mais impossible, sa voix se complaisait dans son mutisme. Il se contenta simplement de débouler dans le cercle, frappant sans distinction les fantômes de droite, et ceux de gauche.
Bientôt, ils se dispersèrent tous dans un rire sinistre qui fit frissonner le loubard, mais il ne se laissa pas aller. Plus inquiété qu'effrayé, il se précipita vers la Miamiasme bleue et s'agenouilla à ses côtés. Il aurait voulut l'appeler, mais il restait indéniablement muet. Lorsqu'il se pencha sur elle, il eut l'horreur de constater l'état de sa camarade. Rouée de coup, gisant dans son sang, Capucine était en mauvaise état, et pas de centre Pokemon en vue, et pas de sac ni de potions... L'ancien délinquant sentit sa lèvre trembler, non, c'était tout son corps qui tremblait alors que ses mains tentaient vainement d'attraper le pokemon dans ses bras pour essayer de lui insuffler de sa propre vie.
Rien à faire, il était trop tard. Pourtant, avant de s'étendre, le petit pokemon tourna une dernière fois son regard vers son dresseur avant de lui murmurer « Pourquoi tu n'es pas venu plus tôt ? J'avais... Confiance en toi... », et ses paupières se fermèrent, à jamais...
Pétrifié, paralysé, Louka ne put qu'observer sa compagne gisant sans vie dans ses bras. Son cœur se serrait, était poignardé par le sentiment de culpabilité. C'était vrai, pourquoi n'était-il pas arrivé plus tôt ? Lorsqu'enfin il bougea, il releva la tête pour laisser échapper une longue plainte muette, alors que les larmes baignaient ses yeux.
Il s'était juré de ne plus pleurer, mais il s'était aussi juré de toujours protéger Capucine. Le désespoir s'était emparé de lui, si bien que lorsqu'un sifflement se fit entendre à ses côtés, il ne réagit pas. Pas plus que quand l'ombre lui sauta dessus pour le déchiqueter, la douleur lui fit office de purgatoire. Fermant les yeux, il se laissa aller...

« Louka, s'il te plait, n'abandonne pas... »

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il ne savait pas où il était. C'était un sentier semblable à celui où il s'était endormi, pourtant, ses affaires n'étaient pas là. Il faisait froid et brumeux, la pleine lune brillait au dessus de lui sans qu'aucun nuage ne puisse la détrôner. Tout semblait se passer au ralenti autour de lui, alors que le silence pesant devenait presque assourdissant.
La voix qui l'avait réveillée un peu plus tôt lui était familière, douce et encourageante, il reconnut la jeune fille aux cheveux bleus alors que tout lui revint en mémoire. Et il aurait préféré ne pas se rappeler alors que l'image de Capucine lui apparut de nouveau. Blessé au plus profond de son âme, il se laissa aller à genoux. Il était indéniablement revenu au point de départ, devait-il en conclure que tout ce qui s'était passé avant n'avait été qu'une illusion ?
Fermant les yeux et retenant une nouvelle larme, il fronça les sourcils. Il tâta sa ceinture en vain, et il le savait, il était toujours seul, aussi, il se redressa. Il avait quelque peu perdu de sa superbe, les épaules affaissées et la démarche lente. Illusion ou pas, il se devait de stopper ça. Si Capucine était réellement partie, il la vengerait, et ce, de la plus violente manière qui soit, il ferait payer à ses bourreaux leur crime.
Peu à peu, le désespoir laissa la place à la rage, et la rage au désir de vengeance. Son sang battait désormais dans ses veines dans cet unique but, au diable la raison et la logique, et au diable la petite voix qui lui soufflait que la vengeance n'était pas la solution.
Ses épaules se redressèrent à mesure que ses pas prenaient en assurance. Bientôt, il courait presque, sans savoir où il allait, mais il savait qu'il y arriverait. Il était assurément piégé ici, et la chose qui le retenait voulait le voir souffrir, elle finirait forcément par lui tomber dessus. D'une manière, ou d'une autre !
Ce à quoi il ne s'attendait pas, en revanche, c'est que son bourreau attendait justement cette réaction de rage extrême pour passer aussi à l'offensive. Lancé dans sa course, le rouquin eut à peine le temps de se stopper avant d'heurter une ombre gigantesque, de couleur pourpre sombre. Surpris, il releva les yeux pour tenter d'apercevoir la cime de ce nouvel obstacle, et quelle ne fut pas sa surprise lorsque les yeux rubis d'un Ténéfix croisèrent les siens. Alors c'était donc ça, le monstre qui terrorisait ce monde ? Maintenant qu'il pouvait mettre un nom et une image sur son adversaire, Lou se sentit plus confiant. Ainsi, presque automatiquement, il attrapa une pokéball à sa ceinture, comme si ses gestes étaient dictés par une force supérieure. Il voulait toujours se venger, mais il sentit qu'il devait faire ça, de cette manière, et pas d'une autre. Toujours muet, il ne put que crier silencieusement alors qu'il envoyait son unique arme vers le pokemon géant. Et il crut que tout était finit...
Bêtise humaine, d'un revers de patte, le Ténéfix balaya l'appareil, puis, il rit. C'était un rire gras, menaçant et dérangeant, et alors que ses yeux vicieux toisèrent Lou, il lui montra sa main, jusqu'à alors occultée par sa main imposante. Lou ne comprit que lorsqu'il l'ouvrit. De la paume mauve tombèrent des débris, et un faible grésillement se fit entendre. Néon ! Le Lewsor, ou du moins ce qu'il en restait, atterrit pitoyablement sur le sol, achevant de se briser, emportant avec lui, de la même manière que Capucine, un morceau du cœur de Lou. Dans sa chute, pour la première fois depuis leur rencontre, le loubard avait compris ce que son pokemon avait dit « Louka... ». Il l'avait appelé, comme la Miamiasme avait du le faire avant lui.
Serrant les dents, Lou retint ses larmes et attrapa une nouvelle pokéball. Loin de vouloir capturer le Ténéfix, il lança l'engin de toutes ses forces dans le but de lui faire mal. Il voulait le faire souffrir pour le faire payer ce qu'il avait fait, mais en vain. Et pire que la dernière fois, il décida de répliquer, envoyant à son tour un projectile. L'évitant de justesse en se baissant, Louka hésita à se retourner. Cette forme blanche et arrondie, il la connaissait... Tremblant, il fit un pas de quitter, se tournant de trois quart. Non, ça ne pouvait pas être possible pourtant... Ce crâne... Bonnie... C'était le sien, celui dans lequel el reposait avant de pouvoir évoluer en Vaututrice, alors... Elle aussi ?
S'en était trop, il les avait tous perdus, Miel n'avait pas put survivre à un tel monstre... Ils étaient... Ils étaient sa famille, et il les avait trahis. S'effondra, sur lui même, il abandonna sa dignité sous le rire vicieux du spectre. Ses épaules oscillaient à intervalles réguliers alors qu'il pleurait ses compagnons disparus, attendant son triste sort. Le pokemon, le voyant résigné, se lassa finalement de rire et leva une patte. Tant qu'à faire, autant l'écraser maintenant, il n'était plus distrayant. C'est alors qu'il tomba.
L'impact fut fracassant, et le cri qui suivit déchirant.

« ASSEZ ! »

La voix fit relever la tête à Louka, il ne la connaissait pas, il ne l'avait jamais entendu, pourtant, étrangement, il savait à qui elle appartenait. Miel, un rayon de lumière derrière elle, se tenait fièrement devant le Ténéfix qui grognait pour se remettre sur pieds.

« Tu ne tortureras plus mon dresseur ! » Sûre d'elle, la Fouinette s'élança dans les airs et tournoya sur elle même. Des étoiles s'échappèrent de ses poils alors qu'une lumière aveuglante l'entourait. Incrédule, le rouquin la regarda faire, et elle évolua. Sous ses yeux, elle devint non pas un simple Fouinar, mais un Fouinar dragon, avec des ailes ! Elle était majestueuse, terrible et imposante, désormais capable de faire face au spectre à nouveau sur pieds.
Leur combat fut, comme il est permis de s'en douter, titanesque. Miel était forte, pourtant au grand damne du rouquin, elle perdait peu à peu du terrain, jusqu'à trébucher et tomber. Elle était à la merci de son ennemi, il fallait réagir, mais comment faire ? C'est alors que Lou se rappela. Les paroles de la jeune fille disaient qu'il était le seul capable de tenir tête au monstre, Miel n'en était pas capable, pas plus que les autres, elle était juste la lueur d'espoir qui lui fallait pour réagir, et réagir il allait !

Se redressa de toute sa grandeur, il garda sa taille ridiculement petite face au Ténéfix, mais il n'en avait cure. Durant cette aventure, il avait été manipulé, et réduit à l'impuissance, ne pouvant même plus parler, c'était finit ! Il n'avait plus peur, il n'était plus en colère, il était serein, il savait ce qu'il devait faire. « CA SUFFIT » hurla t-il. Son mutisme avait disparut avec ses sentiments parasites, il était maître de lui, maître de ce monde qui était le sien.
Il répéta son ordre, stoppant le monstre prêt à poignarder son amie qui reprenait peu à peu sa forme originelle. « Tu es faible, ici, je suis le maître » Confiant, Lou ferma les yeux, il pensa et se concentra, rappelant à lui tous ceux qu'il avait perdu. Une force divine le guidait dans ses actes, et bientôt apparut à ses côtés Capucine « Merci Louka, je savais que je pouvais te faire confiance... ». Et de une. Une autre pensée lui suffit à rassembler Néon et à le réanimer. Il grésilla un remerciement et se plaça à ses côtés, de même que la Miamiasme. Et de deux. Pour terminer, il rappela Bonnie. La Vostourno apparut dans son œuf, plus fraîche jamais. Et de trois. Enfin, Miel se joint à leur troupe, et à eux quatre, ils se dressèrent devant le Ténéfix qui avait rapetissé.
« Tu n'es qu'une ombre, tu ne peux pas lutter contre nos sentiments »
Le jugement tomba. Fidèle à sa mission, Lou attrapa une pokéball à sa ceinture pour la lancer vers le pokemon spectre apeuré. L'engin n'oscilla même pas que la capture venait de s'accomplir.
Au dessus de l'ancien cauchemar, une lumière se forma, laissant apparaître la jeune fille du début. Souriante, elle laissa s'échapper un « merci... » avant d'attraper l'appareil et de s'effacer dans les airs. Autour du quatuor, le paysage changea, devenant accueillant et verdoyant. Ils avaient réussis...

Au petit matin, Lou fut réveillé par un grésillement près de son oreille. Irrité, il agita sa main comme pour chasser un moustique « Roh, Néon, laisse moi dormir ! ». Le ricanement du Lewsor lui indiqua que sa requête n'avait pas été entendue, le contraignant à se réveiller à contre cœur. Le souvenir de son rêve, ou plutôt cauchemar, était désormais lointain, il ne s'en rappelait même que vaguement. Pourtant, lorsqu'il vit le soleil éclairer leur petit camp de fortune, lorsqu'il vit Miel et Capucine tenter de dresser une nappe pour le petit déjeuner, Bonnie qui tentait de faire peur à des insectes, et Néon sur son épaule, son cœur se serra. D'un geste vif, il les attrapa tous les quatre pour les serrer contre lui, retenant à grand peine ses larmes. « Je vous aime les gars ». Surpris, les pokemons se laissèrent faire, Lou était un bon dresseur, mais il ne laissait pas souvent ses sentiments se transmettre.