Un Zorua Sauvage apparaît ! [ With Wild Spirit ]

Un Zorua Sauvage apparaît !

Il courrait. Libre comme l'air, comme le vent qui s'engouffrait à l'intérieur de son pelage et lui permettait d’accélérer, lui donnant parfois l'impression de voler, d'étendre ses ailes invisibles. Il aimait tellement cette sensation, il l'aimait plus que tout au monde. Et cette sensation, cette impression de décoller du sol, de respirer à fond l'air de la forêt, portait un seul et unique nom : Liberté. C'était son mot préféré. Celui qui rythmait sa vie et chacun de ses pas. Depuis qu'il était arrivé sur cette île, c'était ce mot qui lui permettait de tenir, qui lui permettait de moins souffrir de l'absence de sa mère. Elle lui manquait bien évidemment. Il ne pouvait s'empêcher d'y penser, chaque jour, chaque nuit. Il revoyait son visage, ressentait encore la chaleur de son corps quand elle le serait entre ses bras.

Wild Spirit freina juste devant un tas de buissons, s'asseyant pour reprendre son souffle. Il adorait courir comme ça, se dépenser lui permettait d'extérioriser. Il ferma les yeux quelques instants, revoyant le foyer où il était né. Il se souvenait même de l'odeur, qu'il détestait. Un mélange d'alcool, de renfermé et de sueur, principalement apporté par Ronan, le dresseur de sa mère. Celui à cause de qui tout avait commencé...
Il secoua la tête, chassant ses sombres pensées de son esprit. Il avait promit à sa mère qu'il ne la pleurerait jamais, qu'il penserait à elle en souriant et en se remémorant les bons moments qu'ils avaient pu partager tous les deux. Rien d'autre. Les regrets l'empêcheraient d'avancer, de vivre sa vie comme il se doit. Alors, il prit une grande respiration et cligna des yeux pour empêcher des larmes de se former. Il devait penser à autre chose. Et puis, il faisait beau, la neige luisait.

Il s'enfonça dans les buissons. Il prévoyait de rejoindre l'autre côté, au niveau duquel se trouvait ses baies préférées, et il va sans dire qu'il avait faim, après avoir courut comme ça. Et puis, il ferait une petite sieste, ça ne pourrait que lui faire du bien. Sa vie était vraiment cool de ce côté là, il l'adorait pour tous ces petits moments de plaisir qu'elle lui procurait. Il n'avait aucune obligation, ni quoi que ce soit d'autre de cet acabit. Il était tout simplement libre comme l'air. Et ça, ça ne pouvait qu'aider à son bonheur.
Mais alors qu'il sortait de ces fourrés, il tomba nez à nez avec un groupe de 4 Pokemon qu'il n'avait encore jamais vus. Il s'apprêta à les saluer quand une voix d'humaine le fit sursauter, et son instinct lui hurla de se retourner et de fuir. Il lui obéit et repartit par le chemin inverse. Il n'avait pas vraiment envie de se trouver face à un dresseur aujourd'hui. Il évitait les humains du mieux qu'il pouvait, et n'avait pas la foi de combattre pour l'instant.

Wild Spirit grimpa à un arbre, se disant que ce serait plus utile pour échapper à ses poursuivants. Il sentait leurs odeurs de derrière, et entendait bien qu'ils le suivait à la trace, et n'avait pas l'air de vouloir le lâcher le moins du monde.
Finalement, il s'arrêta. Non, il refusait de fuir comme un lâche. Il se retourna et vit alors un autre Zorua. Sûrement celui de cette fille qui se trouvait juste derrière lui... elle aussi dans les arbres.

« Si ta dresseuse veux m'attraper, il va d'abord falloir qu'on se batte. »

Il n'était pas sûr de pouvoir mettre KO la totalité des Pokemon de cette humaine, mais il avait déjà prévu qu'il profiterait d'un moment d’inattention de leur part pour partir loin d'eux. En attendant, il se mit en position de combat, prêt à agir.

Un Zorua Sauvage apparaît !

Wild Spirit était loin d'avoir l'attention de se laisser attraper. Non mais et puis quoi encore ? Lui, il était libre. Plus que tout. C'était la seule chose qui comptait pour lui, la seule façon dont il envisageait sa vie. Il ne se voyait pas vivre autrement qu'au grand air, à faire ce qu'il veut de ses journées, comme il veut. La vie de bohème en quelque sorte, celle dont nous avons tous rêvés un jour. Et c'est cette vie que Zorua vivait. Oui, vous pouvez l'envier, car il ne trouve aucun désavantage à cette vie. A part peut-être une certaines solitude... mais, non, finalement, il se disait qu'il avait quand même des contacts dans cette forêt, des Pokemon qu'il croisait souvent, avec qui il jouait, parlait... bref, comme des amis qu'il s'étaient fait, et qui étaient tout aussi libres que lui, même s'ils ne le ressentaient pas de la même façon.

Et avait débarqué cette humaine, que déjà Spirit n'aimait pas. Il n'y pouvait rien, c'était dans sa nature de se méfier des humains et de les rejeter. Tout ce qu'il percevait en elle, c'était une menace, un barrage à sa liberté et à sa volonté de vivre comme bon lui semble. Un obstacle qui, au défaut de pouvoir l'anéantir, il devait contourner sans s'en préoccuper d'avantage, et prier Arceus pour qu'elle ne décide pas de se remettre à sa poursuite. Il n'avait pas vraiment prévu de jouer au chat et à la souris toute la journée. Il avait d'autres choses à faire. Comme s'entraîner, manger ou dormir, par exemple.

Sauf que l'humaine se mit à parler. Et il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre que c'est à lui qu'elle s'adressait. Et la façon dont elle avait parlé... non, impossible. Elle ne pouvait pas l'avoir entendu. Il avait parlé dans son langage de Pokemon. Il avait appris à parler humain, mais là, il savait que ce n'était pas le cas. Et il n'avait pas vu le Zorua adverse traduire, ou quoi que ce soit d'autre. Alors... comment ? Il releva la tête vers l'humaine, ne sachant pas trop quoi penser.

« Attends... est-ce que tu me comprends ? »

Il n'avait jamais entendu parler d'humains comprenant les Pokemon. Pour lui, ça n'existait pas. Les humains ne s'occupaient que d'eux-même, égoïstes comme ils étaient, et ne savaient parler que leur propre langage. Et encore, il ne connaissaient pas toutes les langues qui peuplaient leur monde. Ils n'utilisaient les Pokemon que comme leurs objets, sans se préoccuper de ce qu'il disaient, ce qu'ils pensaient... ne pensant même pas qu'ils aient une âme. C'était le point de vue de Wild Spirit, en tout cas.

Mais il fallait bien qu'il se rende à l'évidence. L'intruse avait compris, d'une manière ou d'une autre, ce qu'il avait dit. Il fixait toujours le Zorua, de peur que ce soit une ruse qu'ils aient utilisés pour mieux l'avoir. Il ne bougeait pas, prêt à attaquer s'il le fallait. Mais il ne bondirait pas le premier. C'était sa stratégie. Il restait en position de défense en attendant le premier coup de son adversaire.
Sauf que, quand l'humaine reprit la parole, ce ne fut pas pour ordonner d'attaque. Elle s'adressa une fois de plus à Zorua. Il cligna des yeux un instant, puis partit d'un grand rire. Cette humaine lui proposait de la suivre... sérieusement ? Sans même avoir combattu ? Il ne la pensait pas si faible d'esprit.

« Tu me prends pour un Wattouat ou quoi ? Tu penses que je vais accepter de suivre une humaine ? Vous, les humains, vous vous croyez tout permis. Que vous pouvez voyagez avec n'importe quel Pokemon. Je n'ai aucune idée de comment tu peux me comprendre, mais écoute-moi bien. C'est non. Je suis libre et je le resterais. »