« Même pour le simple envol d'un papillon tout le ciel est nécessaire. »

« Même pour le simple envol d'un papillon tout le ciel est nécessaire. »

Comment définir une personne, une âme, une personnalité ? Comment définir Satsuki ? On pourrait simplement dire qu'elle est gentille. On pourrait. Mais, ce n'est pas vraiment ça. On pourrait aussi dire qu'elle est hyperactive. On pourrait. Mais, ça aussi, ce n'est pas vraiment ça. Comment des mots pourraient décrire une femme aussi complexe, une âme aussi pure, un esprit aussi réfléchi ? Commençons par le commencement.
Tout d'abord, Satsuki est une femme. Oh, ça elle l'assume. Parfois même, une femme de caractère. Et elle n'hésite d'ailleurs pas à le faire savoir. C'est une vraie teigne quand elle l'a décidé, mais elle l'est à sa manière. Sa légère tendance à être têtue sur les bords lui fait souvent arborer une expression boudeuse qui lui est très caractéristique, mais derrière celle-ci se cache une douceur que seule une femme sait accumuler. Une douceur qui s'exprime chez elle par sa nature souriante et très compréhensive.
Ensuite, Satsuki est une championne. La championne des types vol. Sa grande passion. Mais pas la seule. Mais nous reviendrons sur ce détail plus loin. En tant que championne, Satsuki est une battante. Le combat, pour elle, est une source d'inspiration. Une source de joie et de bonheur. Mais là non plus, ce n'est pas la seule source d'inspiration, de joie et de bonheur. Mais comme je l'ai déjà dit plus haut, nous y reviendrons plus tard. De ses nombreux combats, elle tire une expérience hors du commun qui lui permet, grâce à une mémoire surprenante, de tirer des "données" sur chaque pokémon. Ainsi, elle est capable de calculer ses attaques en fonction de ses adversaires pour qu'elles touchent toujours leur cible. Son cerveau est souvent parcouru de calculs, de réflexions stratégique : elle ne frappe jamais au hasard, et choisi avec précision chacune de ses attaques.
Et enfin, Satsuki est amoureuse. Et bien oui, parfaitement et follement amoureuse. Son homme ? Aomine Daiki. A ses yeux, l'homme parfait. Une vraie bouille d'ange qui colle parfaitement avec son caractère. Enfin, celui qu'il adopte avec elle. Elle est folle amoureuse de lui, et ne peut s'empêcher de se sentir heureuse à ses côtés. Sa passion, c'est lui. Sa source d'inspiration, de joie et de bonheur, c'est lui. Personne d'autre ne lui offre tant d'amour et ne la laisse si empli de gaieté.

Ainsi pourrait-on décrire celle qui, plus tard, restera encrée dans l'Histoire.

Satsuki est une jeune femme tout en finesse, qui, du haut de ses 1m68, parait extrêmement mince. Malgré ses généreuses formes de femme, une certaine sagesse est acquit par sa posture parfois presque enfantine, et son port de tête haut. Ses longs cheveux d'un rose qui aurait pu paraître trop "barbie", lui donne un air adorable, et ses grands yeux brillants reflètent très souvent la moindre de ses émotions. Ses lèvres sont toujours étirées en un sourire éclatant, laissant apparaître quelques traits bien connus de sa personnalité.

C'était une journée d'hiver comme une autre, enfin presque. Ce jour-là, Satsuki avait décidé de rester tard après les cours avec Aomine, la perle de l'équipe. Et aussi, un peu en tout cas, celui dont elle était secrètement amoureuse. Depuis plusieurs années, elle était devenue manager du club de basket, grâce à sa bonne humeur, son goût pour le sport en lui-même, et aussi grâce à sa très grande maturité. Alors, ce jour-là, ils avaient un petit peu prolongé l'entrainement quotidien. Bon, de beaucoup, certes, mais ces moments étaient pour Satsuki de vrais instants de bonheur. Elle observait d'un oeil critique les exercices du jeune homme, en jetant parfois des regards envieux à ses muscles saillants où perlaient quelques gouttes de sueurs. Depuis combien de temps se connaissaient-ils ? Huit, neuf ans ? Oui, c'était cela, neuf ans s'étaient écoulé depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Ces mêmes neuf années qu'elle avait passé à manager l'équipe de basket.
Aomine exécuta un énième panier. Comme d'habitude, son extension était parfaite. En un sourire, la jeune femme entreprit de le rejoindre pour le féliciter, mais alors qu'elle se levait, son téléphone vibra dans sa poche. Sans y faire vraiment attention, elle le tira de sa poche et s’attendit à voir s'afficher le numéro de sa mère qui allait lui reprocher d'être en retard pour dîner. Mais ce n'était pas le cas. Elle fronça les sourcils, en continuant à marcher vers le jeune homme, en décrochant.

- Allô ?

Soudain, elle pila. Ses yeux fixèrent le vide un instant. Elle ne comprenait pas. Pourquoi l'appelait-on par son nom de famille ? Elle resta silencieuse, quand soudain, la vérité éclata au grand jour. Les mots résonnaient dans son esprit. Sa voix avait prit le fuite, et tous ses muscles s'étaient tétanisés.

- Toutes mes condoléances, Mlle Momoï.

Satsuki sentit le téléphone s'échapper de son emprise pour aller s'écraser lourdement sur le sol. Son esprit était complètement déconnecté. Elle n'était plus qu'un amas de chair dénudé de sens. Soudain, quelque chose d'humide vint titiller désagréablement ses lèvres, la faisant revenir à la réalité. Elle ne se rendit pas compte tout de suite qu'elle pleurait. Elle était comme ailleurs. Soudain, la réalité s'abattit lourdement sur ses épaules. Tournant les talons, elle se mit à courir. Elle avait besoin de courir. Besoin d'air. Besoin de respirer. Elle sortit du gymnase en ouvrant la porte à la volée, qui claqua contre le mur dans un fracas épouvantable. Elle prit alors conscience de ses sanglots. Elle avait du mal à respirer. Ses poumons sifflaient affreusement.
La neige tombait lentement des cieux, pour s'écraser sur la couche blanche qui recouvrait le sol. C'était calme. Il faisait froid. Et la fraîcheur lui remit les idées en place. Elle s'arrêta, le visage relevé vers les cieux. La neige se mêlait à ses larmes.
Elle était seule. Ils n'étaient plus. Ils l'avaient abandonnés. Ils avaient emmenés avec eux son avenir, son bonheur. Elle n'avait plus rien à faire ici. Elle était seule.

Soudain, une chaleur contre elle la ramena à la réalité. Aomine était derrière elle, à la serrer contre lui. Indéniablement, cela ne réussit qu'à faire redoubler ses sanglots. Elle se sentait misérable. Ils étaient morts, tous les trois. Sans doute à cause d'elle. Oui, à cause, elle en était sûre. Que faisaient-ils sur la route à cette heure, si ce n'est pour venir la chercher. Voilà. Elle les avaient tué.
Se retournant vivement, Satsuki se laisser tomber dans les bras de son amour de toujours. Il était là, encore une fois, alors qu'elle avait besoin de lui. Elle posa sa tête contre son épaule, et laissa aller ses larmes. Ils ne dirent mots, tout deux préférant garder le silence. Finalement, elle bafouilla quelques mots :

- Ils sont ... Ma faute ... Ils sont ... A cause de moi ...

C'est alors qu'Aomine fit la seule chose qu'il avait à faire. Il lui coupa la parole par un simple geste. Il posa ses lèvres sur celles de Satsuki. C'est alors qu'elle réalisa. Non, elle n'était pas seule. Elle ne l'avait jamais été.