[Solo] Loin du froid de décembre

Il fait froid... Oriane haïssait cette sensation qu'était la morsure de l'hiver sur sa peau pourtant protégée par un épais manteau noir.
Cependant, aujourd'hui Oriane n'avait pas le choix de braver le grand froid de l'ile Saule et de laisser son petit minois prendre froid : elle s'était absencentée bien trop longtemps et avait bâclé ses entraînements... Mais que voulez-vous ? A l'annonce de l'automne et de l'hiver, Oriane passait plus de temps collée aux radiateurs ou quelconque pokémon feu, plutôt que sous la neige...

Heureusement pour elle, cette dernière ne tombaient pas encore et motivait un minimum notre scientifique pour la pousser hors de son refuge.
Son moufouette enroulé autour du cou tel une écharpe, et le regard lointain, notre fanatique de mode aurait pu passer pour la héroïne d'un grand drame, où le personnage principal devrait entamer une longue odyssée herculéenne.
A vrai dire, c'était la sensation qu'elle avait... Rejoindre le littoral ouest était une tâche ardue ! ...Non...?
Bon, c'est vrai qu'elle exagérait grandement les choses mais quand même ! Se déplacer jusque l'a bas prendrait peut-être un quart d'heure ! Peut-être plus ! ... Par ce froid ? Jamais !

Hélas, son retard sur les autres chercheurs de gène lui revint en tête et l'idée de perdre face à un dresseur lors d'une tentative de capture la terrifia presque aussitôt.
Elle devait s'entraîner, même par ce froid...
Allez... En route, mauvaise troupe.

Longeant l'onde d'un pas tranquille mais méfiant, après tout, un Sharpedo sauvage avait bel et bien sauté sur sa robe lors de sa dernière expédition, Oriane semblait observait ses mouvements.
Quelques choses s'agitait sous la surface mais aucun signe de vie... Du moins, pas avant qu'un ultrasson ne vienne agresser les oreilles du moufouette et de sa dresseuse...

La demoiselle aux cheveux framboises vint difficilement se saisir de la pokéball de Scandal, le dit Sharpedo qui avait tenté de lui arracher sa robe et de dévorer moufouette au passage, une fois cette atrocité auditive brisée par un silence des plus reposant.
Pauvres tympants !
La main d'Oriane vint donc lancer la ball bicolore dans les flots, libérant alors le requin furieux. Ce dernier sembla repérer bien assez vite la source de l'attaque  : Un banc de Tritonde !
Et, presque aussitôt, le pokémon les prit en chasse, tout crocs dehors et le regard aussi inexpressif qu'à son habitude...

A la vue de la scène, Oriane se contenta de soupirer et de venir se saisir de la peluche malodorante qui se frottait à sa gorge comme pour la réchauffer. Un fin sourire éclaira donc le visage de la scientifique qui garda à l'oeil son Sharpedo, du moins, jusqu'à ce qu'il plonge de nouveau.
Que faisait-il ?
Soudain, brandissant un petit corps hors de l'eau, le sharpedo fila à toute allure.

-Stop. Ordonna Oriane en faisant preuve d'autant de force possible

Mais avec une telle voix, difficile de faire mieux...
Et, brusquement, un petit Gobou échappa à la puissante gueule du pokémon, visiblement furieux...
Il sauta alors sur la rive, dos à Oriane, et chargea le Sharpedo irrité par le manque de coopération venant de la part de son dejeuné bleu...

Un farouche combat s'entama entre les deux pokémons aquatique mais, entre les charges répétitives de Gobou, et les morsures de Sharpedo, cela n'avançait guère...
Si bien que ce fut Oriane qui prit la décision de trancher le combat. D'un regard à son "doudou", la scientifique entama le combat sans pourtant lui donner de telle allure. A vrai dire, elle et moufouette n'avaient pas besoin d'user de jolie phrase littéraire, métaphorique et mélodieuses pour se comprendre, le langage du corps leurs suffisaient.

La moufouette sauta à terre et usa presque aussitôt de Combo-griffes sur le pauvre petit Gobou. Hélas, si l'écart de puissance suffit au moufouette pour sévèrement affaiblir le petit pokémon -qui était passé au paravent entre les crocs de Sharpedo, rappelons le-, Oriane ne laissa pas son requin dévorer le petit. Non mais !
Elle se contenta de rappeler son pokémon et de se saisir du pokémon en silence... Pauvre petit pokémon quand même...

Pas que Oriane ne fasse dans les sentiments, loin de là, mais les Gobou possédaient une bouilles des plus adorable... Elle ne pouvait donc pas abandonner une peluche aussi mignonne... Si ...?
Oh et puis non !
La dresseuse déposa donc doucement sa main sur le pokémon sauvage qui, sembla aussitôt emplit de crainte. Après tout, moufouette et Sharpedo l'avait sévèrement blessé... Pas étonnant qu'il ait peur !

Oriane le relâcha donc dans un endroit sûr, mais, lorsqu'elle s'éloigna, le pokémon se jeta dans l'onde en poussant des petits bruis paniqué.
La scientifique ignorait ce qu'il pouvait dire, mais au vu de l'ombre imense qui se dessinait dans l'eau, un mauvais préscentiment l'envahie.

On va se... Faire.. Écraser par un Démenta ?!!
L'idée de finir aplatit tel un poffin sous le poids d'un fessier ne réjouissais pas réellement la scientifique, si bien que, refermant une puissante étreinte sur son moufouette qui n'avait rien demandé de cela, et fila tel le vent et ne fut réellement en mesure de savoir ce qu'il se passa par la suite étant donné qu'elle dérapa sur le chemin et fut entraînée dans une pente à tout allure.
Elle glissa sur le dos, sans pourtant lâcher Mr Babadook, et finit par stopper sa course au pied d'un sapin d'où l'observait un chenipan.

Oriane haïssait les sorties en hiver, c'était officiel...
Un soupire des plus désespéré échappa à ses lèvres silencieuses, avant que la scientifique ne se décide à rester là, sans un mot, le regard posé vers le ciel azuré et les cimes des arbres.
Parfois, elle tentait d'imaginer sa vie autrement... Elle, en tant que styliste, avec un copain et tout plein de pokémon trop adorable... Une vie loin de ses déboire, de ses chasses illégales, de son métier de chercheuse pas si morale que ça...

Mais plus elle tentait de se bâtir en rêve une petite vie parfaite, la réalité venait la résonner. Elle était faite pour la chasse au pokémon. Et puis, comment pouvait-elle effacer toutes ses actions et redevenir une toile blanche ? Une toile sans rature, sans fausse note, sans débordement ? Elle ne pouvait tout simplement pas, et elle ne voulait pas : cela faisait partit de sa personnalité. Ce qu'elle avait vécu l'avait forgé, pour le meilleur et pour le pire...

Et, alors que la demoiselle repensait à tout cela, son moufouette vint se frotter à elle, à la manière d'un Chacripan.
Oui, si Oriane était amenée à tout recommencer... Elle n'aurait jamais connue son équipe, et ça, pour aucune raison au monde, elle ne le changerait.

Songeuse, Oriane ne vit pas au loin le Viskuse qui jouait avec l'onde glacé du littoral. Son regard était porté sur les cieux azurés, et sur eux seuls...
Oui, parfois elle aimerait redevenir une toile immaculé, avant que les gouaches de la chasse illégale de pokémon, du vol et du mensonge ne vienne la tacher...
Cependant, tout cela faisait partit d'elle... Donc était-ce immoral de vouloir le préserver, tout au fond d'elle ? Malgré les quelques remords qui tourmentait, parfois, son esprit ?

Dans un soupir, la jeune femme se redressa de tout sa hauteur et inspecta alors le corps de son compagnon de route qui ne semblait pas trop en forme.
A vrai dire, lui non plus ne semblait pas apprécier le vent froid de l'hiver, et quoi de plus normal ? Ils n'étaient pas les dresseurs givrés de Vonnier-sur-Lic !

"-Rentrons..." Glissa alors la chercheuse d'une voix à peine audible tout en glissant ses doigts gelés dans la douce et chaude fourrure du pokémon neige et améthyste.